Jean-Marc Trigeaud

 

Personne, Droit & Existence

 

 

BibliothÈque de philosophie comparÉe

Philosophie du droit –24

4° trimestre 2009

ÉDITIONS BIÈRE

ISSN 0298-2803      ISBN 978-2-852276-100-1

 

 

 

 

Une nouvelle “bonne conscience” ironise sur les droits de l’homme. Elle invoque la pluralité des cultures. Elle flatte une notion de nature de l’homme unilatérale dans sa tendance à dominer sur tout autre. Or, sans doute oublie-t-elle le dénominateur commun de la personne, du sujet nu, sans qualificatif. La personne, dont ce nouvel ouvrage de philosophie du droit et de réflexion éthique reprend rétrospectivement la genèse métaphysique et juridique occidentale, ne tire pas sa dignité d’un quelconque processus de reconnaissance matérialiste qui la ferait

dépendre de sa production ou de son travail. Elle est nativement digne par sa simple existence. C’est dans le fait d’exister qu’elle affirme sa liberté, comme seul fondement possible de sa responsabilité, et comme source de sa vocation au partage des droits

 

The “good people’s conscience” is ironic about human rights. This conscience invokes the plurality of cultures. It encourages a unilateral notion of human nature which shows a tendency to dominate each other. Now, without a doubt, it forgets the common denominator of the person and of the subject without attribute. The person - whose book of philosophy of law and ethics, recalls in retrospect the western metaphysical and juridical genesis – does not get its dignity from any materialistic acknowledgement process which would make it depend on its production or on its work. It is natively worthy by its own simple existence. This is in the fact of its existence, that it affirms its freedom as the sole possible foundation of its responsibility, and as the source of its unlimited vocation for sharing rights

 

Una nueva 'buena conciencia', tratando de justificar los derechos del hombre, en realidad ironiza sobre ellos, invocando una pluralidad de culturas. Halaga una noción unilateral sobre la naturaleza del hombre en su tendencia a dominar sobre cualquier otro. Mas, sin embargo, olvida el denominador común de la persona, del sujeto llano, escueto, desnudo de adjetivos calificativos. La persona, cuyo ser nuevo es tema de la Filosofía del Derecho y de la reflexión ética, mediante las cuales, mirando retrospectivamente, se rehace su génesis metafísica y jurídica, no extrae su dignidad de un proceso cualquiera de reconocimiento materialista que le haga depender de su producción o de su trabajo, sino que es digna por nacimiento y por su mera existencia. Es sólo por el hecho de existir que afirma su libertad, como único fundamento posible de su responsabilidad y como fuente de su vocación a la repartición de los derechos.

 

Professeur à l’Université Montesquieu Bordeaux IV, Jean-Marc Trigeaud y enseigne la philosophie du droit et le droit privé depuis 1981 De double formation, juridique et philosophique, lauréat de l’Université de Paris II (Panthéon Assas) où il soutient son doctorat d’Etat en 1979, il est membre d’honneur de la Royale Académie espagnole (jurisprudence et législation) et de l’Académie nationale italienne de Modène (lettres et sciences) et correspondant de l’Académie nationale argentine de Cordoba (droit et sciences sociales) ; il appartient également à plusieurs institutions scientifiques ou en est co-fondateur (ainsi la Société internationale pour l’unité des sciences - L’Archipel, Gênes/Rome) ; il figure enfin au conseil directeur ou à larédaction de nombreux périodiques internationaux. Son oeuvre compte plus d’une quinzaine. de volumes et a reçu diverses traductions (en anglais, espagnol ou italien, mais aussi bien en russe ou japonais). Métaphysique et éthique, théologie chrétienne et comparée, et esthétique littéraire, mythique ou symbolique de la justice, sont ses principaux domaines de réflexion, au-delà d’approches théoriques dans un champ plus juridique et positif. Depuis une vingtaine d’années, Jean-Marc Trigeaud défend un réalisme personnaliste visant au dépassement d’un prétendu conflit des cultures. En raison d’un malentendu sur la “persona” et les personnalismes du siècle écoulé, il a introduit un temps l’hellénisme du “prosôpon” pour désigner la personne existentielle distinguée de lasimple nature ou identité humaine, avant d’abandonner très vite ce concept auquel il a préféré substituer dès 1994 l’expression devenue familière d’ “universel singulier”. C’est la personne ou la “personnéité” ainsi comprise qui permettrait l’élaboration de “droits premiers” tels que les prolongent les droits de l’homme

 

 

 

Sommaire

 

AVANT-PROPOS

 

1.      Origine, mythes, théologie

 

CHAPITRE 1. Sur les origines juridiques et mythiques gréco-romaines du concept

occidental de personne. Une histoire de la liberté

CHAPITRE 2. Archéo-symboles et archéo-mythes de référence dans la philosophie

du droit et de l’État

 

 

2.      Idée, universalité, singularité

 

CHAPITRE 3. Le politique et le droit entre amitié et amour. Une redéfinition

de la personne

CHAPITRE 4. Individualité et personnalité du sujet juridique. Des effets

du conséquentialisme moral sur le rejet des droits de l’homme

CHAPITRE 5. Sur un personnalisme oublié. Sentiment de l’existence et altérité

 

 

3.      Devenir, changement, précarité

 

CHAPITRE 6. Immutabilité et changement dans le politique et le droit

CHAPITRE 7. Regards critiques sur la signification et l’évolution de la propriété

en droit civil français

CHAPITRE 8. Existence et précarité. Métaphysique de la justice. Argument

programmatique d’un colloque international

 

 

4.      Socialité, groupe, dédoublement

 

CHAPITRE 9. Le dédoublement du sujet: entre sujet juridique et sujet

CHAPITRE 10. Le primat de la personne dans le rapport de l’individu au groupe

fut-il religieux. À propos d’un discours solennel de Benoît XVI

en référence à Rosmini

CHAPITRE 11. Reconsidérer la personne et donc la famille avant le “groupe”

 

 

5.      Politique, droits de l’homme, criminalité

 

CHAPITRE 12. Deux conceptions opposées du rapport de l’État à la société civile:

entre mouvement descendant et mouvement ascendant.

Philosophie politique des élections françaises

CHAPITRE 13. Les droits de l’homme depuis 68. Entre individualisme

et personnalisme (version esp. voir Thèmes, I/201)

CHAPITRE 14. Droits de l’homme et action diplomatique

CHAPITRE 15. Loi sur la rétention de sûreté et philosophie criminelle

 

 

6.      Engagement, acte libre

 

CHAPITRE 16. Éduquer au respect du principe de réalité ou l’apprentissage

de la philosophie du droit

CHAPITRE 17. La justice de l’acte personnel