Personne, Droit & Existence
BibliothÈque de
philosophie comparÉe
4° trimestre 2009
ÉDITIONS BIÈRE
ISSN
0298-2803 ISBN 978-2-852276-100-1
Une nouvelle “bonne
conscience” ironise sur les droits de l’homme. Elle invoque la pluralité des
cultures. Elle flatte une notion de nature de l’homme unilatérale dans sa
tendance à dominer sur
tout autre. Or, sans doute oublie-t-elle le dénominateur commun de la personne,
du sujet nu, sans qualificatif. La personne, dont ce nouvel ouvrage de
philosophie du droit et de réflexion éthique reprend rétrospectivement la
genèse métaphysique et juridique occidentale, ne tire pas sa dignité d’un
quelconque processus de reconnaissance matérialiste qui la ferait
dépendre
de sa production ou de son travail. Elle est nativement digne par sa simple
existence. C’est dans le fait d’exister qu’elle affirme sa liberté, comme seul
fondement possible de sa responsabilité, et comme source de sa vocation au
partage des droits
The “good people’s conscience” is ironic
about human rights. This conscience invokes the plurality of cultures. It
encourages a unilateral notion of human nature which shows a tendency to
dominate each other. Now, without a doubt, it forgets the common denominator of
the person and of the subject without attribute. The person - whose book of
philosophy of law and ethics, recalls in retrospect the western metaphysical and
juridical genesis – does not get its dignity from any materialistic
acknowledgement process which would make it depend on its production or on its
work. It is natively worthy by its own simple existence. This is in the fact of
its existence, that it affirms its freedom as the sole possible foundation of
its responsibility, and as the source of its unlimited vocation for sharing
rights
Una
nueva 'buena conciencia', tratando de justificar los derechos del hombre, en
realidad ironiza sobre ellos, invocando una pluralidad de culturas. Halaga una
noción unilateral sobre la naturaleza del hombre en su tendencia a dominar
sobre cualquier otro. Mas, sin embargo, olvida el denominador común de la
persona, del sujeto llano, escueto, desnudo de adjetivos calificativos. La
persona, cuyo ser nuevo es tema de la Filosofía del Derecho y de la reflexión
ética, mediante las cuales, mirando retrospectivamente, se rehace su génesis
metafísica y jurídica, no extrae su dignidad de un proceso cualquiera de
reconocimiento materialista que le haga depender de su producción o de su
trabajo, sino que es digna por nacimiento y por su mera existencia. Es sólo por
el hecho de existir que afirma su libertad, como único fundamento posible de su
responsabilidad y como fuente de su vocación a la repartición de los derechos.
Professeur
à l’Université Montesquieu Bordeaux IV, Jean-Marc Trigeaud y enseigne la
philosophie du droit et le droit privé depuis 1981 De double formation,
juridique et philosophique, lauréat de l’Université de Paris II (Panthéon
Assas) où il soutient son doctorat d’Etat en 1979, il est membre d’honneur de
la Royale Académie
espagnole (jurisprudence et législation) et de l’Académie nationale italienne
de Modène (lettres et sciences) et correspondant de l’Académie nationale
argentine de Cordoba (droit et sciences sociales) ; il appartient également à
plusieurs institutions scientifiques ou en est co-fondateur (ainsi la Société
internationale pour l’unité des sciences - L’Archipel, Gênes/Rome) ; il figure
enfin au conseil directeur ou à larédaction de nombreux périodiques
internationaux. Son oeuvre compte plus d’une quinzaine. de volumes et a reçu diverses traductions (en anglais, espagnol ou
italien, mais aussi bien en russe ou japonais). Métaphysique
et éthique, théologie chrétienne et comparée, et esthétique littéraire,
mythique ou symbolique de la justice, sont ses principaux domaines de réflexion, au-delà
d’approches théoriques dans un champ plus juridique et positif. Depuis une
vingtaine d’années, Jean-Marc Trigeaud défend un réalisme personnaliste visant
au dépassement d’un prétendu conflit des cultures. En raison d’un malentendu
sur la “persona” et les personnalismes du siècle écoulé, il a introduit un
temps l’hellénisme du “prosôpon” pour désigner la personne existentielle
distinguée de lasimple nature ou identité humaine, avant d’abandonner très vite
ce concept auquel il a préféré substituer dès 1994 l’expression devenue
familière d’ “universel singulier”. C’est la personne ou la “personnéité” ainsi
comprise qui permettrait l’élaboration de “droits premiers” tels que les
prolongent les droits de l’homme
AVANT-PROPOS
1.
Origine, mythes, théologie
CHAPITRE
1. Sur les
origines juridiques et mythiques gréco-romaines du concept
occidental
de personne. Une histoire de la liberté
CHAPITRE
2. Archéo-symboles
et archéo-mythes de référence dans la philosophie
du
droit et de l’État
2.
Idée, universalité, singularité
CHAPITRE 3. Le politique et le droit entre
amitié et amour. Une redéfinition
de la personne
CHAPITRE 4. Individualité et personnalité du
sujet juridique. Des effets
du conséquentialisme moral sur le rejet des droits de l’homme
CHAPITRE 5. Sur un personnalisme oublié.
Sentiment de l’existence et altérité
3.
Devenir, changement, précarité
CHAPITRE 6. Immutabilité et changement dans le
politique et le droit
CHAPITRE 7. Regards critiques sur la
signification et l’évolution de la propriété
en droit civil français
CHAPITRE 8. Existence et précarité.
Métaphysique de la justice. Argument
programmatique d’un colloque international
4.
Socialité, groupe, dédoublement
CHAPITRE 9. Le dédoublement du sujet: entre
sujet juridique et sujet
CHAPITRE 10. Le primat de la personne dans le
rapport de l’individu au groupe
fut-il religieux. À propos d’un discours solennel de Benoît
XVI
en référence à Rosmini
CHAPITRE
11. Reconsidérer
la personne et donc la famille avant le “groupe”
5.
Politique, droits de l’homme, criminalité
CHAPITRE
12. Deux
conceptions opposées du rapport de l’État à la société civile:
entre
mouvement descendant et mouvement ascendant.
Philosophie
politique des élections françaises
CHAPITRE
13. Les droits de
l’homme depuis 68. Entre individualisme
et
personnalisme (version esp. voir Thèmes, I/201)
CHAPITRE
14. Droits de l’homme
et action diplomatique
CHAPITRE
15. Loi sur la
rétention de sûreté et philosophie criminelle
6.
Engagement, acte libre
CHAPITRE
16. Éduquer au
respect du principe de réalité ou l’apprentissage
de
la philosophie du droit
CHAPITRE 17. La justice de l’acte personnel